samedi 28 décembre 2013

DECLARATION DU SECRETARIAT PERMANENT: A LA VEILLE DU NOUVEL AN, OU VA LE SENEGAL, ‘’PLAN SENEGAL EMERGENT’’ OU ‘’PLAN SENEGAL INDEPENDANT’?

         
YOONU ASKAN WI /Mouvement pour l’Autonomie Populaire
Permanence nationale : HLM Grand Yoff, villa n°218, Dakar- SENEGAL

Le pouvoir du Président Macky SALL, issu de l’insurrection républicaine et citoyenne du 23 juin 2011 et de la victoire éclatante à l’élection présidentielle du 25 mars 2012, compte à son actif diverses mesures positives : diminution des prix de certaines denréesbaisse de la fiscalité sur les salaires, augmentation du prix au producteur d’arachide, lutte contre  les inondations, traque de l’impunité et des biens mal acquis (à poursuivre sans faiblesse ni compromission), décision de diminution et de rationalisation des agences pléthoriques et budgétivores, instauration de la Couverture Maladie Universelle, initiatives et signaux encourageants pour le retour de la paix en Casamance, etc. Cependant, au regard de l’ampleur des attentes et du désarroi des masses populaires, ces mesures restent quant au fond des demi mesures, insuffisantes pour vivifier l’espoir et fouetterl’esprit conquérant du 23 Juin et du 25 Mars. S’y ajoutent la persistance de pratiques néfastes telles que la « lutte des places », la transhumance politique et le recyclage de personnels politiques vomis par le peuple, la gestion discrétionnaire de milliards de fonds politiques échappant à tout contrôle,des nominations sujettes à controverses, entre autres. Dans le même temps, la spéculation foncière au détriment des masses rurales et de l’exploitation paysanne familiale, la crise structurelle de l’école etde l’université, l’insécurité galopante en ville comme en campagne, le non règlement à ce jour d’injustices flagrantes à l’encontre des travailleurs, comme les animateurs polyvalents des cases des tout petits laissés en rade, les 19 agents de l’ENA injustement licenciés, l’absence de convention collective spécifique aux travailleurs du secteur du gardiennage et du convoyage de fonds, les fermetures d’entreprises, les milliards dus aux ex- travailleurs de la SOTRAC et de la SIAS, de l’Hôtel Indépendance et de l’Hôtel Savana Saly, pour ne citer que ces exemples, restent des préoccupations  pour des milliers de travailleurs honnêtes,  de pères et mères de familles légitimement inquiets. Mais plus fondamentalement, la victoire du 25 Mars 2012, conquise de haute lutte par la mobilisation populaire, les jeunes et les femmes en première ligne, laisse encore intactesles bases de classe du système de domination de notre pays. D’où l’exigence d’affirmation duprogramme alternatif de rupture conséquente d’avec l’ordre néocolonial - capitaliste.

Voilà qui donne la pleine mesure des impasses tenaces de l’économie sénégalaise :  dépendance alimentaire chronique, démantèlement des chemins de fer, pillage de nos ressources halieutiques, vente  aux Indiens d’un fleuron de l’industrie sénégalaise, les ICS, bradage maffieux des huileries au patron de la SUNEOR, menaces sur la SONATEL avec le projet de cession de ses infrastructures à des privés et d’externalisation de l’essentiel de ses activités d’exploitation et de maintenance, projet dénoncé à travers l’alerte sonnée par  l’intersyndicale des travailleurs, entre autres illustrations. C’est pourquoidans la logique de la Plateforme programmatique  d’unification entre Yoonu Askan Wi et Ferñent/ MTPS et comme vient de le souligner la 5ème session du Conseil Général du partinotreprojet autonome n’est pas le ‘’Plan Sénégal Emergent’’,  ni les différentes variantes des schémas de croissance préconisés par les ‘’bailleurs de fonds’’ et autres ‘’partenaires au développement’’, mais plutôt le  « Plan Sénégal Indépendant -PSI‘’. Plan Sénégal Emergent dans le sillage des politiquesdu FMI, de la Banque Mondiale, de l’OMC et du Club de Paris, de ‘’l’investissement direct étranger’’ et de ‘’l’aide publique au développement’’, des  modèles culturels et de consommation extravertis, de la marginalisation de nos langues nationales, du transfert permanent et inique de la valeur et des richesses nationales vers l’extérieur ? Ou   bien Plan Sénégal Indépendant, fondé sur les paradigmes prioritaires suivants :  développement endogène, démarcation d’avec le présidentialisme néocolonial et le système biaisé de démocratie bourgeoise représentativepromotion dupanafricanisme des peuples, du patriotisme économique, de la mobilisation des intelligences, des ressources et de la créativité nationales, du travail, de l’effort et des sacrifices partagés, de lastratégie de l’autonomisation sociale en lieu et place de l’assistance dévalorisantedu changement déterminé des mentalités et des comportements, avec la claire conscience que « nous ne devons rien attendre si ce n’est de nous mêmes » ?
Sentinelle critique et vigilante des engagements pris devant le peuple ainsi que des intérêts fondamentaux des masses populaires, Yoonu Askan Wi, au lendemain de la fusion avec Ferñent /MTPS, appelle toutes  les forces ouvrières et populaires à œuvrer  avec persévérance à la construction, ici et maintenant, de ce grand parti de gauche véritable dont les masses laborieuses ontbesoin pour se libérer de l’oppression néocoloniale. ‘’Nous sommes ensemble, mais nous ne sommes pas les mêmes’’ : approuver toute mesure du pouvoir en faveur du peuple, condamner toute décision ou pratique contraires aux intérêts vitaux des populations africaines, et construire sans relâche l’autonomie populaire au cœur des luttes des masses, telle est la voie, suivant le processus dialectique unité- lutte- transformation, à travers toutes les étapes requisesEnracinement et différenciation prenant appui sur l’ancrage dans la nouvelle majorité populaire et citoyenne qui, pour ne pas remonter plus loin, a défié et fait reculer WADE le 23 Juin 2011, avant de lui asséner lecoup de massue du 25 Mars 2012Rupture et dépassement, partant non pas de la mise en oeuvred’un Acte III de la décentralisation sans concertations sérieuses,  mais bien de l’application effective des conclusions des Assises Nationales aux divers plans institutionnel, politique, économique, social et culturel. Construction et édification de l’Etat nouveau, réellement démocratique et laïc, laRépublique sociale contemporaine (RESCO), incarnant le gouvernement du peuple par le peuple, la souveraineté nationale et populaire.

A la crise économique et sociale qui frappe l’Afriquecontinent  objet de toutes les convoitises,désormais perçu comme le nouveau pôle de croissance du monde, il faut ajouter la crise de leadership, comme l’illustrent l’absence de vision stratégique de l’Union africaine et son impuissance face aux crises en Côte d’Ivoire, en Libye, en RDC, au Mali, en Centrafrique, au Sud Soudan, ou ses tergiversations face à la CPI et son manque de réaction appropriée devant les traitements inhumains infligés aux migrants africains, surtout en EuropeLa mainmise de la France maintient l’insécurité et l’instabilité  au Mali ; en témoigne  l’assassinat tragique à Kidal de deux journalistes de RFI, et plus récemment de deux soldats sénégalais de la MINUSMA, sans compter la promotion de séparatistes du MNLA parrainé par François HOLLANDE et Blaise COMPAORE.Seule une solution malienne et africaine peut constituer à nos yeux, à travers des réformes concertées et en profondeur, une réponse adéquate à la crise au Mali, pour la paix, l’indépendance, l’intégrité territoriale, l’unité nationale, la démocratie et le développement au service du peuple.
De partout en Afrique, s’exprime un besoin de MANDELA.  Il a gagné l’autre rive,  en héros universellement salué, mort en modèle de leader africain au service de son peuple. Repose en paix, MADIBA ! Puisse ton exemple inspirer et faire vivre en Afrique un leadership  de rupture, de dévouement absolu au peuple, de simplicité, de refus de toute gouvernance  pouvoiriste, de prédationet de soumissionLe Sénat français, au début de l’année 2013, publiait un rapport intitulé ‘’L’Afrique est notre avenir’’, déclinant « 10 priorités et 70 mesures pour relancer les relations de la France avec les pays africains». Non honorables sénateurs, l’Afrique, berceau de l’humanité, fidèle à la mémoire de MANDELA et des autres martyrs, est et restera avant tout l’avenir de l’Afrique : les forces progressistes du continent relèveront ce défi. Meilleurs vœux de luttes et de victoires aux peuples duSénégal, d’Afrique et du monde !
FAIT A DAKAR LE 26 DECEMBRE 2013

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