Congrés du Parti




1ER CONGRES ORDINAIRE
GUEDIAWAYE, 4 - 5 DECEMBRE 2010

CODPIN
Congrès Décentralisé Participatif Inclusif et Novateur





Rapport général: présenté par Alassane GUISSE, Coordonnateur Général



                                                            

 Décembre 2010



Sommaire

















  

 INTRODUCTION


Camarades, il y’a un an nous lancions le processus du premier Congrès de notre organisation YAW/MAP avec une innovation de taille que constitue le concept de CODPIN.

Nous voici aujourd’hui à Guédiawaye, épicentre des problèmes sociaux les plus graves que vivent les populations de notre pays sous le régime de l’alternance que sont : les inondations, les coupures d’électricités, les maladies endémiques, le chômage etc.

C’est ici également que de nouvelles formes de luttes et de résistances populaires se développent avec l’expression d’une nouvelle citoyenneté à travers l’engagement des imams, chefs et associations de quartier, auprès des masses populaires pour porter de manière radicale la demande sociale face au régime néolibérale de Wade.

C’est Guédiawaye, que nous avons choisi, pour organiser la séquence finale du 1er Congrès Ordinaire, marquant ainsi, de manière symbolique, notre positionnement au côté des masses en souffrances et en luttes.

Camarades, chers invités, nous aurons tout au long du présent rapport politique et d’orientation, à passer en revue le contexte mondial, africain et national dans lequel se tiennent nos assises, à rappeler les fondements de l’émergence de YAW, ses enjeux et sa portée, à vous entretenir de notre vision de l’autonomie populaire, du processus de l’unification de la gauche, de l’unité populaire du déroulement du CODPIN dont la dernière séquence qui nous réunit aujourd’hui ouvre une nouvelle période : celle de la rupture définitive du peuple sénégalais d’avec le régime de l’alternance et du lancement du processus de la Grande Révolution Républicaine Citoyenne Sociale  Démocratique et Populaire (GRCSDP).

1.    CONTEXTE

1.1. International

Le monde actuel, dominé encore per le système capitaliste continue d’être  le théâtre de multiples  bouleversements et mutations dont les plus marquants sont : la mondialisation de l’économie dominée par le néolibéralisme, qui draine l’essentiel des richesses de la planète vers une  minorité de pays riches et la résistance farouche des peuples, à travers des mouvements sociaux, politiques, culturels et religieux, en quête  d’un monde plus démocratique, plus juste et plus solidaire.

Après l’effondrement du bloc soviétique en 1991 qui a fait suite à la chute du Mur de Berlin en 1989, la superpuissance US s’est frotté les mains dans la perspective qu’elle allait désormais être la seule grande puissance sur la scène internationale. Elle s’est donc engagée dans une course effrénée à la domination de régions entières ne se contentant plus de ses anciennes zones d’influence.
  • Les attentats du 11 septembre 2001 ont surpris et révélé à la super puissance américaine sa vulnérabilité, elle venait d’être atteinte au cœur même de son système. Elle profitera de cet évènement pour renforcer sa volonté de régenter le monde au nom de la lutte contre le terrorisme internationale, en instrumentalisant ses alliés de l’OTAN et en se démarquant progressivement du multilatéralisme prôné officiellement par l’ONU pour poser l’exigence d’un unilatéralisme global et agressif dont les USA doivent être l’incarnation. Cette nouvelle stratégie se manifestera principalement dans les interventions en Afghanistan et en Irak.
  • Mais rapidement, l’élargissement de l’OTAN aux pays appartenant à l’ex bloc soviétique a contribué à réveiller de son sommeil, l’ancien clivage bipolaire qui avait structuré le monde. Cela a débouché sur l’accélération de la crise dans le Caucase qui est venue remettre en cause les certitudes étasuniennes avec l’intervention russe en Géorgie dans les enclaves de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud.
  • L’élection de OBAMA, qui venait de concrétiser le rêve de Marter LUTHERKING, et qui a suscité un enthousiasme au sein des peuples noirs et des démocrates à travers le monde, malgré certaines velléités de marquer une rupture avec l’administration de Bush, n’a pas fondamentalement modifier la volonté étasunienne de régenter le monde.   
  • L’Europe au carrefour de ces transformations, cherche sa voie ; mais encore sous le parapluie US, elle ne semble pas pour le moment  à même de développer une stratégie réellement autonome
La situation mondiale évolue donc aujourd’hui au cœur de tendances contradictoires caractéristiques d’une situation de transition à l’échelle globale, marquée par le fait que l’ancien ordre s’est désagrégé avec l’effondrement du bloc soviétique alors qu’un ordre nouveau ne s’est pas encore instauré ; l’on peut observer cette situation de transition autour des tendances fortes suivantes :
  • L’émergence de pays continent comme la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil et leur positionnement comme future grande puissance sur la scène internationale.
  • Les enjeux liés aux crises pétrolière, alimentaire, environnementale et aux changements climatiques au plan mondial.
  • Le virage que traverse le système économique global frappé en 2008 de plein fouet par une crise financière qualifiée de tsunami du fait de son ampleur et dont l’impact est à juste raison comparé à la crise de 1929.
  • L’exigence d’un après Brettons Wood  posant le dépassement de ses institutions que sont le FMI, la  Banque mondiale et l’OMC dont la légitimité et l’utilité sont présentement fortement remises en cause.
  • La gestation d’alternatives en Amérique latine comme la Banque du Sud mais aussi en Asie.
  • Le passage de l’ancienne a la nouvelle guerre froide marquée par la recomposition des hégémonies et leur choc multiforme et les risques de plus en plus forts d’affrontements armés de moyenne et grande ampleur que cela comporte y compris au plan nucléaire. Ce qui se passe présentement en Corée en est une pleine illustration.
  • Le nouvel accord nucléaire signé entre les USA et l’Inde en accord avec  les quarante-cinq pays du Groupe des fournisseurs nucléaires, qui régit le commerce mondial d'équipements nucléaires et la politique de deux poids deux mesures que cela traduit au vu du veto mis sur  toute avancée de l’Iran et de la Corée du Nord sur ce plan.
  • La crise de l’emploi et l’aggravation de l’aliénation du travail.
  • La nouvelle étape engagée dans la guerre contre l’émigration avec des lois scélérates qui violent les droits humains notamment la libre circulation des personnes et des biens.

Au regard de ces différents points, l’avenir des contradictions qui minent le système mondial dominé par l’impérialisme contemporain reste incertain.
Pour empêcher son effondrement, les USA manipulent le système à grande échelle, créant des affrontements pour le moment essentiellement circonscrits sur le terrain économique, commercial et financier. Mais rien ne garantit qu’ils se limitent à ce niveau. Ils revêtent déjà des formes violentes de différentes intensités.
L’impuissance de l’ONU à faire prévaloir ses résolutions sur des questions majeures, l’échec de la relance du cycle de Doha, les grands retards observés dans la mise en œuvre des huit Objectifs du Millénaire sur le Développement (OMD), les équations de l’après-Kyoto sont autant d’indications sur les difficultés des différentes composantes du système mondial à faire aboutir les négociations sur certains points importants voire à s’entendre  sur un minimum, encore moins à imposer le droit au développement comme un droit imprescriptible.
Dans ces conditions les forces engagées dans la transformation du système font face au défi de donner un contenu à leur action pour l’émancipation et de trouver les formes de mobilisation et de luttes correspondantes.
ü  De façon générale, mais particulièrement dans les pays du Sud, l’alternative à la domination se dessine et commence à prendre corps de façon plus ou moins radicale.
ü  Cela a déjà été le cas dans le Moyen Orient où la résistance palestinienne tient la dragée haute à l’agression d’Israël armé jusqu’aux dents et dont la judaïté qui lui avait servi de caution morale est mise en doute de l’intérieur même de la citadelle sioniste.
ü  C’est aujourd’hui le cas en Amérique latine où la résistance cubaine aux agressions et au blocus occidental sous commandement US n’a pas été vaine, puisqu’elle se voit relayée par les nouvelles réalités nées des ruptures dites bolivariennes dans des pays comme le Venezuela et la Bolivie, renforcées par le cours nouveau qui souffle dans presque tout le continent.
ü  L’Asie n’est pas en reste ; le mouvement de rupture s’y développe progressivement mais sûrement aussi bien en Inde qu’au Népal où un mouvement révolutionnaire radical représentatif du peuple est parvenu au pouvoir au grand dam de la réaction mondiale avec la chute de la monarchie, l’instauration et l’édification d’une république populaire de nature néo-démocratique.
ü  Le mouvement Alter mondialiste, qui se mobilise au Nord comme au Sud, pour un autre Monde plus juste et plus solidaire, a ouvert des chantiers pour une Economie Sociale et Solidaire.
ü  La solidarité des peuples contre l’injustice est en train de porter ses fruits au plan mondial au point que l’OMC a été obligée de condamner les Etats Unis sur la question des subventions énormes faites aux producteurs de ce pays sur le coton et que le cercle restreint du Conseil de Sécurité est invité à s’ouvrir à de nouveaux pays dont des pays africain.
ü  De façon quotidienne, différentes luttes se développent un peu partout dans le monde sur le terrain de la défense des acquis sociaux des travailleurs, de diverses collectivités et des citoyens, des droits des minorités exploitées, de la lutte de résistance patriotique et de la préservation de l’environnement.
ü  L’exigence d’un rapprochement plus étroit entre ses différentes luttes est de plus en plus à l’ordre du jour.
Subséquemment : 
v  Nous sommes contre l’unilatéralisme dans les relations internationales que contre le retour à des systèmes bipolaires qui ont déjà fait leur preuve par la négative ;

v  Nous sommes pour une coopération entre les différentes civilisations de la planète pour la paix et la justice ; à ce titre, nous sommes favorables à toutes les initiatives allant dans le sens de neutraliser les velléités belligérantes de ceux qui se croient investi de la mission prétendument civilisatrice de disposer des ressources de l’humanité selon les intérêts étroits, au risque de menacer les générations futures, l’environnement et le devenir de toute la biosphère.
v  Nous soutenons en conséquence toutes les tendances progressives qui vont dans le sens de l’affirmation d’un monde multipolaire au sein duquel les peuples pourront s’exprimer dans la diversité de leurs aspirations.
v  Cela suppose une lutte ardue pour la  réalisation de ce que nous avons appelé l' « Humanitude » sociale, équation centrale à laquelle  se trouve confronté le monde à l'ère de la globalisation contemporaine.
v  En rapport avec cela, nous estimons parfaitement justifié le développement des luttes comme alternative historique à la civilisation fondée sur la bipolarisation historique, le surtravail de la masse et le parasitisme accapareur d'une minorité de ploutocrates qui rêvent d’imposer leur diktat et leurs desiderata au monde.

1.2.                    Africain

L’Afrique voit sa situation de périphérie quart mondialisée se renforcer ; elle est fortement intégrées comme espace de conflits dans la géostratégie du monde actuel comme cela est apparu avec la Somalie, la RDC, le Sud Soudan et le Darfour où se déroule actuellement un drame humanitaire dont l’ampleur, l’indifférence qu’ils suscitent et l’ignominie, ne sont pas sans rappeler le génocide rwandais ; la marginalisation imposée au continent, particulièrement dans les relations économiques et commerciales est aujourd’hui encore très manifeste dans la situation économique, financière, les échecs agricoles avec leur cortège de disettes et de famines, le démantèlement des services sociaux dans les domaines de la santé et de l’éducation.  
Cette situation de l’Afrique se comprend dans le cadre de la longue polarisation entre le centre et la périphérie qui ont empêché sa révolution agricole et industrielle, politique et culturelle en dépit des différentes initiatives et expérience qui s’y sont développées.
La sous-région Ouest-africaine, malgré ses énormes potentialités dans le domaine des ressources naturelles, est de plus en plus marquée par des instabilités politiques, économiques et sociales (crises en Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Guinée Conakry, Mauritanie, Niger, Mali, Nigéria etc.) et des menaces multiformes.

Ces phénomènes ont pour origines : le déficit démocratique, les violations et les impunités multiformes dans l’application des lois ; la mal gouvernance économique, sociale, environnementale ; l’effet néfaste des politiques néolibérales ; les conflits internes et transfrontaliers ; la mauvaise valorisation du potentiel de ressources  humaines entraînant un chômage, une fuite des cerveaux et une vaste émigration clandestine des jeunes.

Au début des années 2000 la sous région a suscité beaucoup d’espoir en jouant le rôle de fer de lance dans le développement du processus démocratique et de l’intégration en Afrique, avec les alternances démocratiques au Sénégal, au Cap Vert, au Mali, au Ghana, au Bénin ; les initiatives programmatiques au niveau de la CEDEAO, des Etats à travers des projets de valorisations des ressources partagées tels l’OMVG, l’OMVS etc. ; et des initiatives citoyennes de réseautage et d’intégration sous régionale de la société civile (Forum Social, ROPPA, SAFRA etc.)
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Malheureusement cette dynamique positive est entrain de faire place à une série de conflits liés à la mauvaise gestion des processus électoraux, conflits qui réveillent les vieux démons de l’exclusion, des replis communautaires et ethniques. Ceci est manifeste avec ce qui vient de se passer en Guinée et en Côte d’Ivoire avec les récentes élections présidentielles et nous interpelle sur la fragilité de nos et de nos nations.

Subséquemment,
v   Nous sommes pour le dépassement du simulacre de panafricanisme prévalant actuellement et appelons à l’avènement d’un panafricanisme nouveau, ouvert sur les grandes tendances progressistes qui forment le tissu des résistances contemporaines.
v  Nous sommes pour la jonction des forces démocratiques, de gauche et populaires pour barrer la route au néolibéralisme.
v  Nous sommes pour la synergie entre les initiatives de la Société Civile et celles des Etats, de la CEDEAO, de l’UEMOA et de l’UA pour la promotion de la charte africaine des droits de la personne humaine et le protocole relatif au mécanisme de prévention , de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité de la CEDEAO.
v  La contribution à la construction de l’unité africaine et à l’instauration des Etats-Unis Socialistes d’Afrique sur une base fédérative fondée sur le libre choix des peuples.

1.3.                    National

La poursuite de la reproduction générale du système néocolonial et semi-colonial mercantiliste est à la base de l’orientation politique nationale des libéraux qui président actuellement aux destinées du pays.
Elle se manifeste dans le confortement des privilèges des couches dominantes et la création de toutes pièces de nouveaux riches et autres privilégiés. Leur boulimie accompagnée d’inconduites et de frasques quotidiennes, se manifeste dans toutes sortes d’acquisitions indues et de scandales financiers ou fonciers,  de dilapidation des biens publics au détriment de la grande masse des populations et des générations futures.
Plus profondément, celles-ci demeurent comme avant à la merci des mécanismes d’exploitation renforcés présentes à tous les maillons de la chaîne sociale, dans les relations inégalitaires qui marquent les rapports de production, de répartition, de distribution, d’échanges et de consommation, tout comme elles le sont des intempéries et autre calamités naturelles.
La référence aux OMD sert de faire-valoir dans les discours libéraux qui prétendent les appliquer au travers de la « stratégie de croissance accélérée », des DSRP I ET II ainsi que des différents programmes généraux et spécifiques comme le plan Reva ou la GOANA.
En vérité l’absence de vision, un déficit d’établissement de priorité et le pilotage à vue, constituent la règle avec comme effet, la dégradation des services sociaux en particulier dans les domaines stratégiques de la santé, de l’éducation et de l’enseignement, en dépit du PDEF, du PDIS,  tout comme la légèreté dans les politiques en direction des jeunes, des femmes, des travailleurs et des laissés-pour-compte.
Dans la même veine, font défaut des mécanismes socio-économiques comme base d’une stabilité agricole et industrielle relative pouvant conditionner une politique d’autonomisation alimentaire, l’édification d’une capacité prospective d’innovation et d’anticipation. De ce fait, le pays est laissé à la merci du marché extérieur, de l’inflation, de la crise financière tout comme de la crise énergétique et alimentaire mondiales.
Les classes dominantes compradores bureaucratiques liés à l’aristocratie réactionnaire dominent la vie économique dont elles s’approprient les richesses au grand dam de la majorité. Les masses laborieuses et populaires des villes, des campagnes et des zones périurbaines voient leur paupérisation s’aggraver pour épouser le rythme d’une misère galopante.
La sous culture d’aliénation prédominant actuellement marque le recul de l’état d’esprit généré par l’alternance, à tel point que nombre de ses acteurs en sont venus à regretter d’avoir contribué à son avènement.
La situation est en effet désolante, mais regretter l’alternance relève d’une erreur d’appréciation témoignant d’une profonde méconnaissance de sa signification et de sa signifiance.
Encore sous le joug de la forfaiture des libéraux, de l’inconséquence des forces de gauche et de la sous-culture aliénante, les luttes des masses n’ont pas encore atteint l’ampleur, l’organisation et la conscience leur permettant de reprendre le fil du 19 mars 2000. Elles se développent pourtant bon an mal an.
Les secteurs de la santé et de l’éducation connaissent des grèves périodiques ; les luttes ouvrières ; les mobilisations contre la cherté de  la vie, les coupures d’électricités, les inondations ; les soulèvements de la jeunesse et des marchands ambulants de fin 2007, ont en effet eu suffisamment d’écho pour être perçus par le régime comme de sérieux avertissements.
Cette crise économique et sociale se concentre de nouveau comme à la veille de l’an 2000, quoique selon des modalités différentes, en une crise politique multiforme et persistante qui s’approfondit chaque jour.
Cette crise politique met en confrontation la nouvelle bourgeoisie compradore bureaucratique et l’aristocratie réactionnaire, alliées à l’impérialisme d’un côté et de l’autre le peuple dans ses différentes composantes. Cette contradiction est médiatisée au travers du conflit entre le pouvoir libéral et l’opposition, sans toutefois s’y ajuster encore moins s’y réduire, principalement en raison de l’hégémonie qu’exerce au sein de ladite opposition, l’ancien parti déchu le 19 mars 2000.
Dans la perspective de créer les conditions d’une réédition du coup antidémocratique de l’article 35 qui avait permis à A. Diouf de prendre le relais à la tête de l’exécutif en se passant du suffrage universel, le Président Wade vient également d’imposer via le PDS, la prééminence du sénat sur l’assemblée nationale ; cela, par l’adoption d’un règlement intérieur dans les conditions des plus obscures et la désignation du président du congrès du parlement à partir d’un décret présidentiel.
L’architecture parlementaire est passé du monocamérisme à un bicaméralisme au sein duquel, une prétendue chambre haute fabriquée de toutes pièces, détient dorénavant la primauté sur l’assemblée nationale élue en 2007. Le pouvoir exécutif présidentiel bénéficie du septennat avec la révision de l’article 27 sans passer par le référendum,  malgré les récriminations.
Le pouvoir judiciaire quant à lui est bipolarisé si l’on peut dire avec le retour à la cour suprême qui regroupe aujourd’hui la Cour de cassation et le conseil d’Etat ; et la marginalisation du Conseil constitutionnel et de la Cour des comptes.
Cet échafaudage vient parachever toute une série de coups de force que les limites criardes de la constitution de 2001 ont permis d’opérer. Il leur a fallu cependant procéder à la suppression de certains aspects essentiels de cette même constitution qui reflétaient la volonté démocratique exprimée au lendemain de l’alternance. Cet état de fait est à l’origine  de la (troisième) crise constitutionnelle majeure dont l’ampleur et le contenu sont à la mesure des sombres desseins contre-révolutionnaires qui en constituent le soubassement (le projet de dévolution monarchique du pouvoir).
La première crise constitutionnelle ayant eu lieu avec les évènements de 62-63 et la deuxième avec l’article 35 au début des années 80.
La crise politique se développe également dans la persistance du conflit en Casamance avec la situation de ni paix ni guerre, malgré la volonté de plusieurs acteurs de contribuer à trouver une solution de paix définitive à travers un dialogue direct, sans condition entre le pouvoir et le MFDC.
Elle se développe aussi dans les conflits opposant les différentes factions et tendances du parti néocolonial libéral pour le contrôle de telle ou telle sphère étatique ou territoriale dans le cadre de la guerre de succession qui se déroule actuellement en perspective de l’après-Wade..
Le régime libéral s’attache à museler les voix discordantes  dénonciatrices qui ne cessent de s’amplifier, en particulier par le biais des médias privés, de plus en plus pris comme cible. Les intimidations et attaques contre les journalistes occupent le haut du pavé.
Les libertés démocratiques sont désormais quotidiennement bafouées ; la mobilisation pour leur préservation, se développe et une unité d’action se constitue épisodiquement entre les diverses parties composantes  qui ont pris conscience que la lutte contre l’impunité pour la défense des libertés est devenu un enjeu important dans la situation actuelle. Cette unité d’action ira-t-elle jusqu’à se constituer en un front pour la défense des acquis démocratiques et la République nouvelle ? 
Malgré la théâtralisation manifeste visant à faire diversion sur les véritables problèmes que connait le pays ; malgré les tentatives insidieuses de manipulation de l’opinion, le développement des contradictions dans le pays et au sein du PDS n’en demeurent pas moins une réalité tangible sur laquelle les libéraux n’ont en vérité qu’une emprise toute relative loin de suffire à empêcher que de telles contradictions ne leur explosent entre les mains le moment venu.
Bref, le Sénégal s’était déjà enlisé sous le régime UPS/PS ; le peuple du 19 mars 2000 avait l’espoir de le redresser pour le mettre sur la rampe du développement. Malheureusement notre pays, sous la seule décennie du régime néolibéral de Wade, est entrain de sombrer littéralement, à l’exemple de la tragédie du naufrage du bateau Le Joola.

Le Sénégal est purement et simplement tombé en panne totale à cause de l’incurie de ses dirigeants libéraux et de leurs alliés: panne institutionnelle, panne des valeurs d’éthique et de morale, panne d’énergie, panne d’assainissement, panne de démocratie, impasses sociales, menant le pays devant une situation grosse de tous les dangers.

Pourtant les patriotes de ce pays (acteurs politiques, opérateurs économiques, acteurs de la  société civile) ont initié, face à cette situation de panne totale, une Grande Initiative Nationale pour Sauver la République : les Assises Nationales.

Les Assises Nationales, avec l’engagement volontaire d’une expertise avérée et dans une démarche participative et décentralisée, ont diagnostiqué et identifié les maux dont souffre le Sénégal depuis 1960, et proposé des esquisses de solutions pour sortir de l’ornière et jeter les bases de construction d’un Sénégal nouveau.

Ramant à contre courant de cette dynamique de dialogue national sérieux, sincère et productif, Wade  menace et manœuvre : « Après moi, ce sera mon fils ou le déluge », tel est son rêve. Non Monsieur le Président, après vous, ce ne sera pas votre fils et ce ne sera pas le déluge non plus !!!

Le peuple se dresse, s’organise et lutte ; le 22 Mars 2009, il a fait mordre la poussière à Wade père et Wade fils. Mieux qu’en 2000, tirant les leçons de 2000,  il brandira l’étendard inébranlable d’un « BENNOO » en théorie et en actes,   pour arrêter les dérives, l’accaparement et la prédation, érigés en système de gestion des affaires du pays.

Camarades, chers invités, c’est dans ce contexte multidimensionnel fait de contraintes, de mutations, de dynamiques et d’opportunités, qu’il faut apprécier l’émergence de Yoonu Askan Wi/Mouvement pour l’Autonomie Populaire, ses enjeux et sa portée.

2.    EMERGENCE DE YAW, ENJEUX  ET PORTEE

2.1.                    Processus de naissance de YAW

YOONU ASKAN Wi /Mouvement pour l’Autonomie Populaire, fondé officiellement le 3 mai 2008, est né de la transcroissance de la sensibilité YOONU ASKAN WI/La voie de l’autonomie populaire dans sa lutte hardie contre la ligne capitularde d’alignement sans principe derrière le pouvoir de Wade et de soumission politico-idéologique au néolibéralisme mondialisé, orientation ouvertement portée par la direction de AJ/PADS au lendemain des élections présidentielles et législatives de Février et Juin 2007.

YOONU ASKAN WI/ MOUVEMENT POUR L’AUTONOMIE POPULAIRE  se définit comme un mouvement  d’intervention politique, sociale, culturelle et économique pour l’autonomie populaire, la mise du peuple en capacité d’assurer, par lui-même et pour lui-même, son émancipation, et son plein épanouissement.
Il se veut un creuset ouvert de réflexion et d’action. Pour cela, il entend promouvoir, dans les conditions actuelles de notre continent et du monde,  l’appropriation critique et le développement fécond du patrimoine politique et éthique de ANDJËF, dans ce qu’il comporte de plus sain, de plus avancé, de plus conforme aux attentes populaires et de plus radical, c'est-à-dire de plus profondément révolutionnaire.
L’expérience de YOONU ASKAN WI est celle d’un effort collectif visant à faire vivre l’idéologie au cœur du mouvement réel de critique ouverte et de masse de l’opportunisme dirigeant capitulard.
Avoir assumé ce combat, cette forme de révolution culturelle, contre la nouvelle bourgeoisie  dans les partis de gauche, avant même la conquête du pouvoir et le contrôle de l’appareil d’Etat, est en soi une œuvre de salubrité publique préventive de grande portée, pour aujourd’hui et pour demain.
Dés sa fondation Yoonu Askan Wi, dans son Appel à la fondation d’une grande organisation unitaire, populaire et alternative avait défini trois orientations majeures.

1)      Il s’engageait, en tant que «…creuset qui se source aux Racines profondes de notre Pays»,  à « s’approprier les bonnes pratiques et les valeurs positives de gauche,  pour participer à la mobilisation des forces de progrès dans le processus de construction d’une   nouvelle et grande organisation porteuse d’alternative et de rupture au service des   peuples de notre pays et de notre continent, dans la perspective des Etats Unis Socialistes d’Afrique».
2)      Il lançait «….un appel aux militantes et militants de gauche, aux patriotes, démocrates, aux citoyennes et citoyens dans le pays et la diaspora pour qu’ils s’engagent résolument dans ce grand chantier de construction d’une grande organisation unitaire pour l’alternative et l’autonomie populaire ».
3)      Il invitait « les organisations, les militantes et militants de gauche, les patriotes, démocrates, les citoyennes et citoyens dans le pays et dans la diaspora qui partagent cet appel, à mettre sur pied un Comité d’Initiative Unitaire, pour la fondation, dans les  délais appropriés, de cette  grande organisation, en tant que pas qualitatif et significatif dans la construction de la nouvelle alternative au service du peuple ».
Depuis cette date historique, Yoonu Askan Wi s’est attelé, en ce qui le concerne, à mettre en pratique ces trois commandements.

§  La construction de YAW/MAP et son édification a enregistré des acquis importants à travers son implantation dans toutes les régions du pays et dans la diaspora, l’obtention de son récépissé, sa visibilité sur la scène politique nationale, l’ouverture d’un siège fonctionnel, la création d’un site web, la production de textes et de documents stratégiques exprimant clairement son ancrage à gauche.
§  Sa participation active au processus de construction d’une nouvelle organisation de gauche à travers son engagement dans plusieurs dynamiques et initiatives : l’Initiative 912, le collectif des 06, le comité du cinquantenaire du Manifeste du PAI, le Comité national préparatoire de la Conférence nationale de la gauche, etc.
§  Son engagement et son rôle important dans ICR/Bennoo Wallu Askan Wi et dans la Coalition Bennoo Siggil Senegaal ainsi que  sa participation active aux Assises Nationales.
§  La participation aux élections locales du 22 Mars 2009, se traduisant par l’élection de plusieurs conseillers municipaux, ruraux et régionaux, répartis dans diverses localités du pays.
§  La contribution à l’organisation de la solidarité autour des luttes des travailleurs et des masses : ex- SOTRAC, CAFAL, Collectif des Habitants de Guédiawaye, Communauté Rurale de Mbane, Entreprise Jean Lefebvre Sénégal, AFRICAMER, entre autres.

Autant de  boulevards, en un mot, largement ouverts en faveur de la construction d’une nouvelle alternative au service des masses populaires des villes et des campagnes.

2.2.                  Signification et enjeux

La formalisation de la sensibilité YOONU ASKAN WI/La voie pour l’autonomie populaire dans AND JEF, l’une des principales organisation de la gauche historique, loin d’être une affaire intérieure de ce parti, est symptomatique de la crise d’identité et de perspective que vivent les forces de progrès de notre pays, en particulier les organisations de gauche.

En effet, après avoir suscité l’espoir de voir enfin notre pays sortir de la mal gouvernance et du sous développement, avec la conduite victorieuse de la tactique qui a abouté à la chute du régime UPS/PS et à l’avènement de l’alternance du 19 mars 2000, le pôle de gauche et ses alliés du FAL, ont péché dans la gestion de cette transition, par les calculs politiciens de bas étages de ses leaders  qui ont privilégié leur positionnement dans l’attelage gouvernemental au détriment de leur unité et de leur vigilance face aux dirigeants du parti libéral qui ont dévoyé l’alternance en la détournant pour l’essentiel des attentes du peuple.

L’enthousiasme suscité par la déclaration historique du 21 août 2007 du groupe des dix dénonçant la capitulation de certains dirigeants face au pouvoir néolibéral ; les manifestations à la démarche de bilan critique et de rectification pour restaurer les principes et orientations fondamentales qui ont été à la base de nos choix politique, idéologique et organisationnel pour « servir le peuple » et assurer son autonomie dans un processus de développement, endogène, globale et durable ; constituent des indicateurs de la pertinence de cette grande initiative.


C’est dans ce contexte de lutte ouverte que la sensibilité YOONU ASKAN WI/La voie pour l’autonomie populaire s’est constituée au sein de AJ et s’est formalisée à l’occasion de la conférence constitutive organisée le 2 février 2008 à l’Ecole Normale, conférence dont la mobilisation et les conclusions ont semé le désarroi au sein de la direction capitularde de AJ, qui, dans sa fuite en avant, a décidé, en violation flagrante des statuts et du règlement intérieur d’exclure les principaux animateurs de la dite sensibilité.

Ce coup de force de la direction de AJ, signe de son incapacité d’engager le débat démocratique, qu’exigeait YOONU ASKAN WI, a été largement dénoncé par la majorité des fédérations de ce parti et par l’opinion public au plan national et au niveau de la diaspora.

Constatant la rupture précipitée par cette décision arbitraire, la sensibilité YOONU ASKAN, tel un courant, a drainé dans son sillage des milliers de militantes, militants, sympathisantes et sympathisants, pour en faire une nouvelle organisation alternative et populaire.

Moins d’un an après la fondation de Yoonu Askan Wi / Mouvement pour l’Autonomie Populaire, l’histoire nous donnera raison avec l’affrontement des capitulards en chef qui se sont partagé les restes de AJ/PADS sous la complicité du pouvoir libéral et en violation flagrante des lois et règlements.

2.3.                  Nature et objectifs

 Yoonu Askan Wi, tel que le stipule l’article 8 de ses statuts, est un mouvement politique progressiste, anti-impérialiste, anticapitaliste et antilibéral, qui se fixe pour objectifs :

1)      La construction d’une grande organisation unitaire de Gauche pour   l’autonomie des masses et l’alternative populaire ;
2)      La conquête du pouvoir politique au Sénégal et son exercice au service du peuple, des populations les plus défavorisées en particulier ;
3)      L’instauration, à travers toutes les étapes appropriées, d’un Etat démocratique, populaire, socialiste
4)      L’édification d’un Etat assurant l’exercice effectif des libertés démocratiques, des droits politiques, économiques, culturels et sociaux, un Etat pluraliste, laïc, garantissant la liberté de culte à tous les citoyens dans le respect de leurs croyances.
5)      La contribution à la construction de l’unité africaine et à l’instauration des Etats-Unis Socialistes d’Afrique sur une base fédérative fondée sur le libre choix des peuples.

Yoonu Askan Wi défend, dans l’article 9 de ses statuts, les principes d’autonomie populaire, de panafricanisme des peuples, de justice sociale et d’équité, de liaison entre la théorie et la pratique, de liaison aux masses, de respect des droits de la personne et des peuples, d’éthique individuelle et collective, de transformation positive des mentalités et des comportements à travers la pédagogie par l’exemple et par le haut, de coopération entre les peuples sur la base du respect mutuel et des avantages réciproques.
Yoonu Askan WI s'engage, dans l’article 10 de ses statuts, à respecter la Constitution du Sénégal ainsi que les principes de souveraineté nationale et de démocratie tels que prescrits par les articles 3 et 4 de ladite Constitution.

3.    NOTRE VISION DE L’AUTONOMIE POPULAIRE


Les masses populaires, malgré le principe décliné dans la constitution « gouvernement du peuple, pour le peuple et par le peuple », continuent d’être instrumentalisées par les forces politiques et sociales réactionnaires.

Cette culture d’instrumentalisation, visible dans les mouvements sociaux et de masses (mouvement syndical et travailleur, mouvement paysan, mouvement des femmes, mouvement de jeunesse etc.),  s’attache à installer les populations, dans un attentisme et une dépendance avilissante vis à vis des détenteurs du pouvoir.

Toutefois, face à la pauvreté galopante des populations, à l’enrichissement illicite, insolite et insolent des tenants du pouvoir et au développement des crises dans pratiquement tous les secteurs, des franges importantes des populations, accompagnées par des forces progressistes sociales notamment, ont développé des stratégies d’auto-prise en charge de leur demande sociale dans divers domaines (agriculture, culture, éducation etc.).

Par ailleurs l’alternance dévoyée par le régime néolibéral de Wade, pendant 10 ans, a été un professeur à la négative, qui a permis aux populations dans divers secteurs de s’approprier de nouvelles stratégies de lutte.

En effet   les nouvelles formes de lutte et d’organisations initiées par les populations de tous âges et catégories sociales, dans divers secteurs à problème (électricité, foncier, aménagement du territoire etc.) constituent des dynamiques importantes qui forgent une nouvelle conscience citoyenne.

C’est pour rester conforme à cette tendance que Yoonu Askan Wi a choisi, dans son orientation stratégique, de mettre en œuvre, dans sa nouvelle pratique de la politique, l’autonomie populaire.

Aussi travaillons-nous, en étroite liaison avec les masses, à encourager l’émergence, le développement et l’interconnexion des Conseils d’ Autonomie Populaire dans les secteurs  en lutte.

Ces Conseil d’Autonomie Populaire (CAP) ont pour mission fondamentale d’assurer l’autogestion des populations de leurs besoins d’organisation, de développement, de défense de leur intégrité et de contrôle citoyen et populaire su la gestion de l’Etat et des Collectivités Locales.

Ces Conseils d’Autonomie Populaire, constitueront en un mot de véritables mécanismes de veille, de mobilisation et de lutte pour garder le CAP vers la réalisation de la Révolution Républicaine Citoyenne Démocratique et Populaire.

4.    LE  1ER CONGRES DE YAW


Nous avions décidé d’organiser le 1er Congrès du parti, en innovant dans la méthodologie, le contenu et la planification des séquences de sa réalisation sur une période d’environ trois mois (de novembre 2009 à janvier 2010) qui s’étendra finalement jusqu’en décembre 2010 dans la pratique.  

Il s’est agi pour nous, dans ce pragmatisme, de faire vivre en actes notre vision de la démocratie participative et notre engagement dans l’édification de Yoonu Askan Wi et la construction de l’unité de la gauche tout en tenant compte des exigences logistiques, matérielle, financières et pédagogique d’un tel choix. C’est dans cet esprit que le Directoire Politique National a décidé d’adopter le concept du CODPIN (Congrès Décentralisé, Décentralisé, Participatif, Inclusif et Novateur) d’organiser les 7 et 8 Novembre 2009 la Conférence Nationale de lancement des forums - ateliers du 1er Congrès.

4.1.                    Le CODPIN et son déroulement

Notre option, pour le 1er congrès ordinaire de Yoonu Askan Wi, est celle d’un Congrès Décentralisé, Participatif,  Inclusif et Novateur, un « CODPIN » qui ouvre une nouvelle période dans le combat pour la réalisation des objectifs déclinés dans l’article 9 des statuts de notre organisation ci-dessus-rappelés.

4.1.1.  Un congrès décentralisé

Nous avons proposé dans ce sens une cartographie qui a procédé à un découpage géographique du pays en 5 bassins, qui s’inspirent largement des convergences socioculturelles, historiques et économiques:
1)      Le bassin du Nord qui regroupe les régions de Louga, Saint Louis et Matam, avec comme point focal la ville de Louga ;
2)      Le bassin du Centre qui regroupe les régions de Kaolack, Kafrine, Thiès, Diourbel et Fatick, avec comme point focal la ville de Kaolack ;
3)      Le bassin du Sud-est  qui regroupe les régions de Tambacounda et Kédougou avec comme point focal la ville de Tambacounda ;
4)      Le bassin du Sud qui regroupe Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, avec comme point focal la ville de Ziguinchor ;
5)      Le bassin de l’Ouest qui regroupe les quatre  départements de la région de Dakar, avec comme point focal la ville de Dakar.

4.1.2.  Un congrès participatif

Dans chacun de ces bassins un pré-congrès sera organisé sous forme de Forum-Atelier Interrégional abrité par le point focal retenu. Pour favoriser la démocratie horizontale, c’est à dire le dialogue direct des points de vue à la base, chacun de ces Forum – Atelier mobilisera des délégués de chaque région et traitera d’une thématique spécifique dans un agenda qui comportera, outre les réflexions et élaborations stratégiques, des activités de mobilisation, de communication et d’animation.
Chaque pré-congrès poursuivra sa dynamique interne et sera, au terme de son déroulement, sanctionné par les produits suivants : un rapport général, des projets de résolutions portant sur la thématique, éventuellement des propositions et engagements de participation au congrès…

4.1.3.  Un congrès inclusif

Au regard de notre premier objectif, à savoir « la construction d’une grande organisation unitaire de Gauche pour l’autonomie des masses et l’alternative populaire », nous avons développé une approche inclusive consistant à impliquer activement dans le processus d’élaboration et de prise de décision, pas seulement les militants et militantes de Yoonu Askan Wi, mais aussi ceux et celles de la gauche, nos partenaires politiques les plus proches ainsi que des personnes ressources de la société civile, tous associés en tant que participants et non comme simples invités à une cérémonie protocolaire d’ouverture ou de clôture.
Une telle démarche contribue aussi à établir les ponts nécessaires entre militants et à asseoir les fondements politico-idéologiques mais aussi psychoaffectifs en vue de leur rapprochement et de leur unification.
Au passage, nous remercions ici sincèrement les camarades de organisations de gauche qui ont fait leur le CODPIN, pour avoir participé et présidé les travaux de certaines sessions tant à Dakar qu’à l’intérieur du pays.

4.1.4.  Un Congrès novateur

Le caractère novateur du 1er Congrès de Yoonu Askan Wi se trouve dans sa forme d’organisation spatiale (décentralisation) et temporelle (planification sur une année), sa démarche participative et inclusive dans toutes les séquences de sa réalisation : la phase de mise en œuvre avec l’organisation des foras-ateliers ; la phase de validation avec la tenue de la séquence finale du congrès et la phase de gestion des résultats du congrès qui consiste à mettre en application les orientations et décisions prises au cours de la séquence finale.

L’innovation se trouve également dans la méthodologie de conception des documents d’orientation stratégiques, leur qualité et leur caractère  consensuel, dans ce sens qu’ils sont des produits pas seulement de Yoonu Askan Wi, de sa Direction, mais aussi ceux de tous les militants et militantes, de toutes les forces de gauche et des partenaires politiques et sociaux qui auront participé à leur élaboration.

4.1.5.  Mise en œuvre des forums-ateliers

La mise en œuvre des forums-ateliers du CODPIN, conformément au texte d’orientation et de lancement a été structurée autour des séquences suivantes :
1)      Dakar les 07 et 08 novembre 2009 : séquence de lancement sur le CODPIN et panel sur « la Gauche et les perspectives politiques » ;
2)      Louga le 13 Décembre 2009 pour la Zone Nord : le manifeste et panel sur la situation des artistes et les questions culturelles ;
3)      Kaolack le 10 Janvier 2010 pour la Zone Centre : politique économique et financière et panel sur l’agriculture ;
4)      Tambacounda le 13 Janvier 2010 pour la Zone Est : les mouvements sociaux et de masse (Mouvement de Jeunes, Mouvement des Femmes, Mouvement Syndical et Travailleur, Mouvement Paysan) et panel sur l’intégration africaine. Au terme de ce forum, nous avons reçu une pertinente contribution de personnes du 3ème âge nous invitant à instituer leur Mouvement.       
5)      Ziguinchor le 13 Mars 2010 pour la Zone Sud : « la crise et les perspectives pour une paix définitive en Casamance ».

Tous ces forums-atelier ont connu un éclatant succès et confirmé la pertinence de la méthodologie et  de la vision du CODPIN qui a constitué une première dans le pays. Nous avons vécu des temps forts dans cette série de forum où Yoonu Askan Wi a fait jonction avec les forces de gauche du pays et de la sous région, les alliés de ICR/ Wallu Askan Wi, de Bennoo Siggil Senegaal, les partenaires de la Société Civile et les différentes fractions du MFDC à l’occasion du Forum de Ziguinchor où un appel à la paix sera lancé par tous les participants. C’est le lieu de remercier toutes les forces, toutes celles et tous ceux qui ont participé à ces séquences du 1er Congrès de Yoonu Askan Wi.

La séquence finale Initialement prévue pour les 15 et 16 Mai 2010, a été reportée sur décision du Secrétariat du 08 Mai 2010, suite à une réappréciation du contexte et des conditions de préparation. Elle sera convoquée par la suite les 4 et 5 décembre 2010 ce qui nous réunit aujourd’hui.

4.2.                  La séquence finale et les résultats attendus

La séquence finale du Congrès qui nous réunit aujourd’hui est placée sous l’égide du thème général : « Construire l’autonomie populaire et faire avancer l’unité de la gauche ».
Cette séquence permettra de mettre fin à la période transitoire en cours depuis l’Assemblée générale constitutive du 03 mai 2008 par la finalisation des objectifs aux trois niveaux suivants :
1)      Clore la dynamique séquentielle engagée depuis les 07 et 08 novembre 2009 à Dakar, à l’occasion de la session de lancement, dynamique concrétisée dans les différentes localités sous la forme d’ateliers, de fora et de panels ;
2)      Doter YAW d’une orientation et d’un dispositif politique et organisationnel stable ;
3)      Créer les conditions de l’élévation de l’unification de la Gauche à une nouvelle étape, à la hauteur des enjeux internationaux et nationaux, en particulier des exigences populaires et citoyennes de l’heure.

Par ailleurs, le congrès s’acquittera d’un acte symbolique en rendant hommage à de grandes figures de notre courant et du mouvement révolutionnaire de notre pays. Il s’agit, en plus du Professeur Abdoulaye LY, ancien dirigeant du PRA/ Sénégal,  de nos camarades Lamine GUEYE de Ouakam, décédé, de Jo DIOP de Thiès et de Gormack THIAM, ancien guérillero du PAI, qui a été férocement torturé à l’époque par le pouvoir de Senghor
Au terme de la séquence finale du 1er Congrès :

v  Les résolutions issues des forum-ateliers sont adoptées : Edification, Moyens, Paix en Casamance : Ziguinchor, Gauche et Unité de la Gauche.
v  Les textes fondamentaux de YAW sont adoptés : le rapport politique d’orientation, le manifeste, les statuts.
v  Les instances centrales de YAW sont mises en place et les dirigeants sont élus.
v  Un noyau fondateur de la future organisation de gauche est mis en place.
v  Un hommage mérité est rendu à des figures symboliques du mouvement révolutionnaire de gauche de notre pays. 

Pour réaliser ces résultats notre courant et la Gauche auront à relever un défi majeur, en l’occurrence, l’affirmation à la session, d’une volonté et d’une capacité commune de faire émerger par étapes, une puissante force matérielle organisée de transformations libératrices dans une démarche de fusion des trois tendances historiques ci-après :  1) Les luttes économiques et sociales des travailleurs, citoyens et autres laissés-pour-compte ; 2) Le mouvement de pensée sociale (en termes de bilan et d’élaboration) vers la réappropriation de l’idéal d’émancipation dans les conditions contemporaines ; 3) Le combat politique pour l’instauration d’une nouvelle république de démocratie sociale.

5.    UNITE DE LA GAUCHE, UNITE POPULAIRE ET CITOYENNE

Pour une alternative républicaine au régime maffieux, autocratique, dynastique, antipopulaire et agonisant de Wade. 

5.1.                    L’unité de la gauche, un impératif

Dès l’Assemblée générale constitutive de l’organisation tenue le 03 mai 2008, Yoonu Askan Wi avait adopté, un Appel à la Gauche et a depuis lors été constant avec cette orientation.  

Yoonu Askan Wi dés sa fondation a fait de l’unité de la gauche un impératif qui l’a poussé à adopter des dispositions statutaires pour sa matérialisation.

L’article 9 des statuts décline comme 1er objectif « La construction d’une grande organisation unitaire de Gauche pour   l’autonomie des masses et l’alternative populaire ; au préalable l’article 3 relative à la durée de YAW, stipule  « La durée de Yoonu Askan Wi est illimitée. Toutefois, dès que les conditions sont réunies, le Mouvement s’engage à se dissoudre dans un grand parti unitaire de gauche poursuivant les mêmes buts ».
Ce n’est donc pas un hasard si, la séquence de lancement du Congrès organisée à Dakar, a porté sur « la Gauche et les perspectives politiques » et que la séquence finale qui nous réunit aujourd’hui est placée sous le thème de « Construire l’autonomie populaire et faire avancer l’unité de la gauche ».

De façon plus globale, cette séquence finale vient couronner un long processus de lutte entre deux voies, deux visions et deux comportements, qui ont marqué l’histoire de notre courant politique.

Nous vivons en effet un contexte international, africain et national bien particulier, se distinguant par une interaction complexe de plusieurs facteurs, en rapport avec quoi, continuent de se poser les deux termes de l’alternative de sortie ci-après : sortir de la crise du capitalisme, de l’impérialisme et du colonialisme ancien et nouveau ou sortir du capitalisme en crise.

De façon plus immédiate, le contexte national est marquée d’une part par le renouveau des luttes de masse dans différents secteurs en ville comme en campagne, avec les révoltes contre la vie chère, l’enclavement, les inondations, les délestages d’électricité, l’insécurité, dans la santé, l’éducation, les télécommunications, etc.

Il est caractérisé également par les multiples enjeux liés aux prochaines échéances politiques avec au niveau de l’opposition, des velléités certes encore timides mais de plus en plus  prononcées, de remise en cause des accords obtenus autour des axes programmatiques, du projet de constitution pour une nouvelle république et la transition qui y mène.

Ne faudrait-il pas, dès lors, dans un tel contexte, initier une révolution réactualisant nos références de base (le socialisme scientifique, l’équation post-capitaliste et le panafricanisme révolutionnaire anti-impérialiste et internationaliste …), pour l’instauration d’une république sociale contemporaine capable d’assurer les transformations profondes que requiert l’émancipation du peuple, par le peuple et pour le peuple ?
La bataille pour l’accouchement au forceps d’une telle république sociale, populaire citoyenne, de type démocratique et anti-impérialiste n’est-elle pas engagée au Sénégal ? Son exigence n’a-t-elle pas été mise en évidence par toute l’histoire politique de notre pays et les luttes politiques et de classes qui l’ont ponctuée ?
Les Assises nationales n’en constituent-elles pas, sous un certain rapport, un moment significatif sans aucunement l’épuiser loin de là ? Dans les conditions de l’évolution politique de notre pays, l’exigence d’une telle république alternative, tout en appelant une  rupture d’avec le présidentialisme néocolonial et semi-colonial et le passage à un régime de type parlementaire, ne va-t-elle pas au-delà, et comment le cas échéant ? Autant  d’équations qui donnent la mesure des responsabilités historiques incombant aux forces se réclamant de l’émancipation véritable du peuple.

La construction d’un mouvement organisé de gauche combatif, démocratique, anti-impérialiste, fondant son action sur l’alliance des classes populaires, demeure une exigence majeure dans la situation actuelle. Un mouvement politique organisé et actif, apte à impulser au centre des dynamiques en cours, des initiatives pratiques imprégnées d’une vision et de valeurs véritablement de gauche, capable de prendre en compte la crise de la société sénégalaise dans ses différentes dimensions sociale et économique, culturelle, politique et institutionnelle, pour y défendre quotidiennement les intérêts des populations démunies.

La nécessité de cette organisation de gauche commande la prise en charge urgente et le développement énergique des tâches déjà définies par les Collectifs de gauche existant tant au plan de l’orientation qu’au niveau politique et organique. Elle passe par la concrétisation d’un projet politique global, impliquant la définition d’une plate-forme de revendications et aspirations essentielles des populations, l’organisation des masses dans les quartiers et les lieux d’habitation, en ville et en campagne, l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de transformation de notre société.

5.2.                   Les trois « armes miraculeuses » pour battre WADE et   

         édifier un  Sénégal nouveau au service du peuple


Nous ne saurions terminer notre communication sans aborder la question de la  prochaine élection présidentielle de 2012.
En effet, ces élections constituent un enjeu de taille pour l’avenir de notre pays et l’émancipation de notre peuple.

Le Président Abdoulaye WADE, après avoir dévoyé l’alternance du 19 mars et installé le pays dans une situation catastrophique qui aggrave chaque jour les conditions d’existence des populations, cherche par des subterfuges à assurer une dévolution monarchique du pouvoir à son fils.    

C’est dans ce cadre qu’il faut apprécier toutes ses initiatives au plan institutionnel et politique :
§  L’institution du Sénat dont l’écrasante majorité de ses membres sont nommés par lui, la révision constitutionnelle plaçant le Président du Sénat en première ligne pour assurer l’intérim du PR en cas d’empêchement ;
§  Sa volonté de placer son fils à la tête de la mairie de Dakar ce que les citoyens ont rejeté catégoriquement lors les élections locales de 2009 ;
§  L’hyper ministère qu’il a taillé à son fils biologique, qui malgré tout ce népotisme d’Etat peine à se faire accepter comme dauphin par le « fils spirituel » et certains de ses proches collaborateurs.
·         Les manœuvres anticipées de la fraude électorale à travers la rupture du consensus sur le processus électoral, la nomination d’un président du conseil constitutionnel et d’un ministre de l’intérieur des plus contestés par des franges très importantes pour ne pas dire la majorité des acteurs politiques et sociaux de notre pays. Le pouvoir néolibéral par ces agissements risque d’installer le pays dans un cycle de violences dont les conséquences seront plus que dramatiques pour notre pays.
·         Les scandales politico-financiers répétitifs pour financer sa campagne de corruption, scandales que des patriotes sincères, de la trempe de Abdou Latif COULIBALY,  ont, à coup d’arguments irréfutables publiquement dénoncé ce qui leur vaut aujourd’hui un procès sur commande pour tenter de les museler.

Face à ces manœuvres le peuple laborieux qui aspire au changement véritable a testé positivement le BENNOO lors des dernières élections locales en administrant un véritable camouflet au pouvoir néolibéral lors des élections locales de 2009. Fort de ces acquis les masses populaires continuent d’exiger aux acteurs politiques et sociaux une démarche unitaire aux prochaines élections.

L’effervescence politique autour de la candidature ou des candidatures pour l’élection présidentielle de 2012, qui fait courir au camp du peuple de gros risques de remise en cause de la dynamique unitaire. Toute erreur des forces politiques ou sociales aspirant au véritable changement sera fatale au pays et au peuple.

Le pouvoir pour s’imposer n’hésitera pas à user de ses « cartouches ultimes » : corruption et carotte en particulier en direction des jeunes, des femmes, du monde rural et des banlieues dakaroises, bâton en direction de l’opposition et du camp du refus. IL FAUT SE PREPARER AU PIRE ET A LA RESISTANCE.

C’est pourquoi Yoonu Askan Wi lance un appel à Bennoo Siggil Sénégal, à ICR/Bennoo Wallu Askan Wi, aux mouvements citoyens et aux organisations de la société civile à renforcer les dynamiques unitaires pour écourter les souffrances du peuple sénégalais par la mise en place des « trois armes miraculeuses » pour la victoire du camp du peuple :

1)      Le FRONT DE L’UNITE POPULAIRE ET CITOYENNE et la désignation consensuelle en son sein de l’équipe et du candidat de l’unité populaire et citoyenne en perspective de l’élection présidentielle de 2012
2)      CLARTE NA LEER : favoriser l’unité d’action la plus large pour la régularité et la transparence des élections, les batailles pré-électorales,  le contrôle citoyen dans les lieux et bureaux de vote.
3)      les COMITES DE RESISTANCE POPULAIRE ET CITOYENNE : préparer et mobiliser les instruments de résistance contre le hold up électoral ou le coup de force, pour faire respecter en toutes circonstances le suffrage universel et la volonté populaire exprimée à travers les urnes.

CONCLUSION


Camarades, au regard de ce que nous venons de vous entretenir, nous pouvons conclure en ces termes.

Le monde actuel est certes toujours dominé par le système capitaliste, mais pour combien de temps encore. En effet de profondes crises finissent de pourrir ce système inhumain, irrespectueux des lois de la nature et le mènent irrémédiablement vers sa destruction.

Les conditions d’émergence d’un nouveau monde alternatif s’amoncellent de plus en plus avec les luttes victorieuses des peuples du refus et des mouvements sociaux et citoyens en Amérique Latine et en Asie notamment et très bientôt en Afrique.


L’Afrique, malgré sa marginalisation dans l’économie mondiale, avec les aspirations des peuples pour la rupture d’avec la mal gouvernance, l’impunité, et les dynamiques unitaires, réalisera sa véritable renaissance, non à travers un monument, mais par  la mise en œuvre d’un néo panafricanisme qui jette les bases pour la construction des Etats Unis Socialistes d’Afrique.

Notre Sous région Ouest africaine, encore sous le joug des pouvoirs néolibéraux, politico affairiste ou militaires, dociles aux puissances occidentale, qui ont fini de prouver leur incapacités à satisfaire les aspirations populaires et le danger qu’ils constituent pour l’avenir de nos Etats et l’unité nationale, porte également les germes d’une rupture favorable à l’émergence d’une intégration sous régionale par les peuples.

Notre pays le Sénégal est à la croisée des chemins.  La commémoration du cinquantenaire de notre « indépendance » à l’instar d’autres pays du continent, a été l’occasion de nous interroger sur le bilan négatif des pouvoirs qui se sont succédé et qui ont fini d’installer le peuple dans une crise dont la seule issue est la rupture pour un nouveau Sénégal.

Le Forum Social Mondial qui se tient en début de l’année 2010 dans notre pays, à la suite du 3ème Festival Mondial des Arts Nègres, nous offrira l’occasion de créer des tribunes pour réfléchir sur l’Etat du Monde, de l’Afrique et de nos pays pour faire le plaidoyer de nos orientations pour un Nouveau Monde, une Nouvelle Afrique et un Nouveau Sénégal.

Ce Nouveau Sénégal, émergera et se développera à coup sûr de la Révolution Républicaine Citoyenne et Sociale à la quelle nous appelons les forces de gauche, ICR / Wallu Askan Wi, Bennoo Siggil Senegaal, les mouvements sociaux et citoyen.

Nous ne saurions terminer notre propos, sans adresser nos vives félicitations aux Camarades de Yoonu Askan Wi, cadres, femmes, jeunes, ouvriers, paysans, artisans, commerçants, travailleurs culturels, intellectuels, dans le pays et dans la diaspora, qui au lendemain des élections de 2007ont affronté, avec courage et détermination, le camp de la capitulation.

Ils ont construit, patiemment, une nouvelle organisation, présente dans tout le pays, qui a tendu la main aux forces de gauche pour la construction du Grand Parti de Gauche.

Ils se sont impliqués dans toutes les dynamiques alternatives des Assises Nationales en passant par les cadres unitaires politiques ICR/Bennoo Wallu Askan Wi, Bennoo Siggil Senegaal, tout en restant en liaison étroite avec les masses en luttes dans la perspective de l’autonomie populaire.

Aux membres du Directoire Politique National, au Secrétariat Permanent, à nos camarades de gauche à nos alliés et partenaires nous disons que les résultats obtenus par Yoonu Askan Wi sont les vôtres.

De grands pas ont été faits certes, mais le plus dur reste à faire : en finir avec le régime néolibéral de Wade, mettre en place et utiliser avec intelligence les 3 armes fatales, transformer les résultats des Assises Nationales en programmes, conduire une bonne transition qui dépanne le pays et réaliser la Révolution Républicaine Citoyenne Sociale et Populaire.

Pour un Yoonu Askan Wi ancré dans l’autonomie populaire 
Vers une Gauche unifiée autour d’une juste orientation, Au cœur de la lutte pour la gestation et l’émergence d’une République sociale citoyenne, démocratique et populaire.
VIVE LE PREMIER CONGRES !!!






YOONU ASKAN WI /Mouvement pour l’Autonomie Populaire
Permanence nationale : HLM Grand Yoff, villa n°218, Dakar
Tél 221 33 827 43 27 – B.P 26775 Dakar, SENEGAL



TERMES DE REFERENCE DES LETTRES DE MISSION


1.    CONTEXTE :
Yoonu Askan Wi a bouclé le processus du CODEPIN les 4 et 5 décembre 2010. Le 1er congrès a permis d’examiner et d’adopter des documents de base du parti, tels que le Manifeste de Yoonu Askan Wi en tant que parti progressiste, anti-impérialiste, anticapitaliste, antilibéral, panafricaniste et socialiste, les Statuts, le Rapport politique et d’orientation, ainsi que d’importantes Résolutions sur  l’unité de la Gauche, l’édification des mouvements sociaux et des mouvements de masse, la paix en Casamance, la politique de recherche des moyens, les instances de Direction. Ces documents constituent nos références pour la prise en charge des tâches post congrès. Renforcer l’implantation du parti, l’édifier aux divers plans politique, idéologique, organisationnel, communicationnel, matériel et financier, apporter une contribution déterminante au projet d’unification de la gauche en tant que socle de l’unité populaire et citoyenne, développer la liaison aux masses sur le terrain des luttes sociales et démocratiques pour construire l’autonomie populaire et l’alternative au service du peuple, donner une nouvelle impulsion et vigueur à nos options panafricanistes et internationalistes, voilà autant de directions de travail tracées par le Congrès, autant de défis à relever solidairement par le Mouvement. La mise en place des organes dirigeants nationaux vient d’être parachevée avec l’installation du Conseil Général (CG), de la Délégation Exécutive Nationale 
(DEN) et du Secrétariat Permanent(SP) de la DEN.

La structuration de YAW, à l’instar de son 1er Congrès, est marquée par une innovation de taille avec le concept de Délégué qui a été retenu en lieu et place de Secrétaire pour désigner les différentes fonctions au niveau de différents organes dirigeants. Cette différence de concept n’est pas seulement d’ordre sémantique, elle est aussi politique et idéologique. Dans ce sens elle consacre une rupture sur la vision du dirigeant de gauche, que nous voulons et qui doit, avec le titre de délégué, se rappeler que ce sont les masses et le peuple qui sont détenteurs du pouvoir et qu'ils en délèguent des parcelles à des mandataires, tout en veillant à ne pas être dépossédés de leurs missions et rôles historiques.

Dans YAW, le parlement du peuple est représenté par le Conseil Général, organe suprême de direction du Mouvement après le Congrès. Le Congrès et le CG délèguent  leurs pouvoirs au Délégué Général,  aux Délégués Nationaux et à leurs Adjoints. En conséquence, aucun Délégué, aucun responsable, ne doit confondre  sa fonction avec sa personne, au point de croire pouvoir s'octroyer le droit de décider et d’agir sans référence à ses mandants.
En application de cette nouvelle vision du leader, du dirigeant et responsable de gauche, nous estimons nécessaire de procéder à l'exercice, important, de définition des lettres de mission relatives aux principales fonctions nationales, restant entendu que les orientations, principes fondamentaux et attributions sont déjà définis dans les Statuts et le Règlement Intérieur du parti.

Les présents Termes de Référence sont proposés pour servir de guide ou de canevas à l’élaboration des lettres de mission des responsables attributaires de fonction statutaire ou règlementaire au sein de la DEN, de la Commission de Contrôle et de la Commission des Comptes, responsables qui peuvent les enrichir ou les adapter selon leurs besoins spécifiques.

2.    OBJECTIFS DES LETTRES DE MISSION
L’objectif général des lettres de mission est d’amener les militantes et militants de YAW à avoir une bonne compréhension des fonctions au niveau des organes du parti, une vision commune de ces fonctions pour assurer leur correcte prise en charge à tous les plans.

Plus spécifiquement il s’agira pour chaque responsable de circonscrire les conditions d’opérationnalisation de sa mission et de ses attributions, en s’attachant à :

1)    Présenter, à travers une introduction,  sa motivation et son engagement à exercer la fonction confiée ;
2)    Décliner brièvement son identité, son itinéraire militant, ses principales activités au plan professionnel et dans le mouvement social, etc. ;
3)    Décrire sa compréhension de la mission et des charges qui lui sont attribuées par les Statuts et le Règlement Intérieur ;
4)    Définir des objectifs stratégiques et spécifiques pour assumer sa mission et ses mandats ;
5)    Définir les résultats attendus ;
6)    Proposer un plan d’actions pour l’atteinte des objectifs fixés et résultats attendus ;

3.    PLAN D’ACTIONS
Voir Tableau en Annexe

4.    METHOLOGIE  
Chaque délégué ou président de commission devra exploiter le canevas proposé en annexe.
Tous les projets seront examinés et validés par la DEN à l’occasion de sa prochaine session.

5.    RESPONSABLES CONCERNES :
Les responsables concernés sont:
-le Délégué Général et le Délégué Général Adjoint porte parole national,
-les Délégués Nationaux en association avec leurs Adjoints ;
-les Présidents de Commission (c° de contrôle et C° des comptes).
Pour favoriser les synergies utiles, valoriser l’esprit d’ouverture et le travail en équipe, il est loisible à chaque responsable de recourir  au concours de tout militant susceptible d’apporter un appui fécond à l’élaboration de sa lettre de mission.
6.    DELAIS
Les projets de lettres de mission devront être déposés auprès du SP au plus tard le 30 Avril. La DEN du 22 Mai 2011 devra examiner et adopter les lettres de mission.


ANNEXE:

PROPOSITION DE CANEVAS DE LETTRE DE MISSION

  1. INTRODUCTION
(Motivation et engagement)

  1. IDENTIFICATION
Faire une brève auto-présentation (CF supra)

  1. COMPREHENSION DE LA MISSION
(Quelle compréhension a le responsable de sa mission et des charges qui lui sont attribuées par les statuts et le règlement intérieur)

  1. OBJECTIFS
(Quel objectif général se fixe le responsable ; proposer 2 à 3 objectifs spécifiques pour la réalisation de la mission)

  1. RESULTATS ATTENDUS
(En rapport avec les objectifs ci-dessus, quels sont les résultats attendus?

  1. ACTIVITES
(Décrire les principales activités à mettre en œuvre pour obtenir les résultats attendus)

  1. PLAN D’ACTIONS
(Exploiter la grille du Plan d’Actions ci-dessous):

PLAN D’ACTIONS


Objectifs / Résultats Attendus/
Activités

Moyens/ Ressources

Acteurs
Indicateurs de suivi et d’évaluation

Période






















Dakar le 02 Avril 2011

                                                                               LE SECRETARIAT PERMANENT

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