mercredi 4 novembre 2020

DECLARATION SUR QUELQUES ASPECTS SAILLANTS DE LA SITUATION AU SENEGAL ET DANS LA SOUS-REGION OUEST-AFRICAINE

Le Secrétariat Permanent de Yoonu Askan Wi, réuni  ce 03 novembre 2020,  a adopté la présente déclaration portant sur quelques aspects saillants du contexte au Sénégal et dans la sous-région ouest africaine. 

Au plan national, une grande déception s’est emparée de l’opinion après la publication de la composition du nouveau gouvernement faisant suite à l’annonce d’un remaniement imminent au conseil ministériel de fin octobre. Le citoyen lambda bien que dubitatif, avait malgré tout accueilli cette annonce avec un certain espoir de voir, cette fois-ci, la mise en place d’un gouvernement susceptible de prendre enfin à bras le corps la résorption des maux qui assaillent les sénégalais de toutes parts. Ces maux qui traduisent l’aggravation de la pauvreté, en constante progression, sont sans commune mesure avec les programmes dits de résilience brandis à grand renfort de slogans et censés atténuer les difficiles conditions de vie des populations ; programmes non seulement pour l’essentiel détournés de leur destination proclamée, mais ne représentant pas plus qu’une goutte d’eau dans l’océan de la paupérisation généralisée des larges masses populaires des villes et des campagnes. Le régime lui-même reconnait la faiblesse du système de protection sociale, les limites de la stratégie en place de réduction de la pauvreté et admet que les efforts déployés sont incapables  de répondre à la gravité de cette situation que la Covid-19 a révélée davantage  et a amplifiée,  avec près de 84,5% de déclaration de pertes de revenus en milieu aussi bien urbain (86,7%,) que rural (85 %). 

Bien avant que la pandémie ne se déclare dans notre pays, cette dégradation structurelle des conditions de vie avait commencé à susciter des soulèvements dans différents secteurs de masse au sein de la jeunesse, ainsi que dans le milieu paysan contre la spoliation foncière, le bradage éhonté de nos ressources halieutiques, l’augmentation du prix de l’électricité, les contrats iniques qui bafouent notre souveraineté  dans des secteurs stratégiques comme le pétrole, le gaz, les métaux rares, etc. Pendant ce temps et parallèlement, dans les conditions d’une mondialisation tronquée, le blocage systématique et concerté de ce phénomène normal qu’est l’émigration de masse et la répression qui l’ont rendue irrégulière et clandestine, jettent en pâture et à leur corps défendant, un nombre incalculable de forces vives de la sous-région, particulièrement les  jeunes- notamment des sénégalais, dans les bras de réseaux criminels et d’exploiteurs sans foi ni loi avec leur lot d’hécatombes de morts et de disparus sans fin.   L’attente était donc grande d’une politique capable d’assurer une redistribution équitable des richesses générées, de relancer l’économie, de créer des emplois, insérer la grande masse, en particulier de jeunes, de femmes et autres laissés-pour-compte dans les circuits productifs décents et durables, sans compter les problèmes institutionnels ou de gouvernance.

Aux antipodes de ces nobles préoccupations, le gouvernement pléthorique issu de ce réaménagement,  a, au contraire, mis à nu le complot ourdi sur le dos du peuple sénégalais et les calculs politiciens électoralistes qui vont avec, visant à perpétuer l’accaparement des richesses du pays par une minorité apatride, de connivence avec certains intérêts étrangers, français au premier chef. Quels que soient les cas de figure envisagés dans le cadre de ce complot, qu’il s’agisse d’un accord tacite entre le duo Idy-Macky pour faire du premier le successeur de l’autre, deal pour assurer entre autres objectifs l’impunité à ce dernier, à son clan et à son régime, ou que ce soit entre autres objectifs, une manigance présidentialiste de haut vol pour s’octroyer indûment un troisième mandat, lequel serait alors une grave entorse à la constitution qu’il a lui-même soumise à referendum après avoir tourné le dos aux Conclusions des Assises nationales et aux Recommandations de la CNRI, le résultat obtenu serait le même : à savoir la violation de la souveraineté du pays et le piétinement de la volonté populaire, avec comme conséquence la poursuite des agissements parasitaires occultes, faits de manigances, d’entretien de privilèges indus, de combines et d’arrangements par-dessus la tête des gens, sur fond de maintien des chaines de dominations/dépendances, servant de soubassement au système global. L’heure est venue d’un changement de cap pour un Sénégal souverain et développé dans une Afrique unifiée, libre et prospère. 

Appréciant la situation dans la sous-région ouest-africaine, le secrétariat permanent de Yoonu Askan Wi exhorte les différentes forces de rupture et de progrès dans notre sous-région en proie à de grandes turbulences, à s’ériger en garantes de la sécurité collective et à s’engager dans des dynamiques unitaires crédibles et porteuses, en vue de promouvoir un véritable panafricanisme des peuples, main dans la main avec les forces progressistes en lutte pour un monde meilleur. Il est temps ! Les peuples ouest-africains y compris celui du Sénégal, sont libres de porter à la tête de l’Etat, celui qu’ils pensent à un moment donné, être en mesure de répondre à leurs attentes pour les sortir de la pauvreté et placer le pays sur la rampe d’un véritable développement. Tout comme c’est à ces peuples qu’il incombe de destituer et démettre de leur piédestal ceux-là qui, une fois élus après s’être présentés comme leur serviteur, leur aura traitreusement tourné le dos pour se mettre au service d’intérêts contraires entravant  le chemin de leur émancipation

Sous cet éclairage, le SP soutient les dynamiques citoyennes et républicaines des peuples du Mali, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du  Burkina Faso, pour ne citer que ceux-là, qui luttent  contre la violation systématique de cette souveraineté démocratique que les couches dirigeantes apatrides et antipopulaires s’emploient à fouler aux pieds pour faire prévaloir leurs seuls desiderata au prix d’une répression policière et militaire aveugle et sanglante. Il faut faire face pour que ni la Guinée, ni la Côte d’Ivoire ou encore le Nigeria, ne sombrent de nouveau. Il le faut alors même que les morts s’accumulent dans l’un ou l’autre pays du fait du Wax waxeet de Ouattara et du forcing de Condé. Il le faut aussi après ce qui s’est passé au Togo, pays dans lequel Faure Gnassingbé Eyadema déroule son 4eme mandat selon le même modus operandi. Sans oublier qu’au Sénégal, l’on joue avec le feu en appelant publiquement à la violence contre qui tenterait de s’opposer à un 3eme mandat du président Macky Sall en attisant les différences ethniques et communautaires

Dakar, le 03/11/ 2020

Le secrétariat permanent de Yoonu Askan Wi

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